Une application est actuellement fournie par Greenpeace pour montrer à un maximum de français qu'ils habitent dans une zone concernée par une éventuelle catastrophe nucléaire . http://www.greenpeace.fr/nucleaire/ppi/

"Not In My Back Yard" signifie « pas dans mon arrière-cour » et est un phénomène couramment constaté dès qu'on essaie de construire des infrastructures dérangeantes près de populations (éolienne, ligne hautes tensions, aéroport, centrale électrique, antenne, ...) Greenpeace essaie de faire en sorte que le syndrôme "Not In My Back Yard" s'applique à la France entière, puisque tous les français peuvent être dans une zone concernée par l'explosion d'une centrale nucléaire. C'est un moyen très simple et efficace pour mobiliser la foule.

C'est d'autant plus facile de le mettre en place dans le cas du nucléaire que les centrales sont dans des lieux connus et on sait que les radiations détectables après une catastrophe s'étendraient dans un périmètre très important. De plus, l'invisibilité des radiations et l'impossibilité de savoir si on est exposé de façon dangereuse est très effrayant pour la population. Ces raisons expliquent en partie le haut niveau d'opinions anti-nucléaire dans la population. Ajouter à cela un peu de théorie du complot à l'encontre des lobbys nucléaires, le sentiment désinformation (on nous cache des choses...) et cette opinion est encore amplifiée.

Le nucléaire a la particularité de concentrer la majorité de ses effets négatifs sur le territoire où l'énergie est produite. (dans les centrales à proprement parler, et dans le lieu de stockage des combustibles usagés). L'obtention du combustible peut dégrader l'environnement ou nécessiter une politique interventionniste dans d'autres pays, mais cela ne concerne qu'une petite partie des enjeux liés à cette énergie. En effet, il faut relativement peu de combustible pour produire de l'électricité nucléaire. Et le combustible ne représente que 5% du prix de l'électricité nucléaire.

C'est le contraire des énergies alternatives qui elles génèrent des problèmes soit lointains, soit peu visibles (ou mélangés à d'autres phénomènes) : On pourrait citer de façon non exhaustive :

  • les particules émises qui provoquent cancers et maladies respiratoires mortelles (et bien sûr aussi dans nos pays développés),
  • le réchauffement climatique lié aux émissions de CO2,
  • les guerres pour l'approvisionnement en combustible fossile,
  • les accidents dans les mines,
  • les problèmes liés à l'exploitation du pétrole : marées noires, terres totalement inutilisables dans l'Alberta au Canada, gaz de schistes, …
  • les explosions liées au gaz
  • les intoxications au monoxyde de carbone
  • etc

Le syndrôme "Not In My Back Yard" s'applique donc beaucoup moins pour la production d'électricité à partir de gaz, charbon, pétrole. (à part dans un rayon très petit autour des centrales thermiques, et contre les lignes hautes tensions)

En bref : on ne voit pas ces problèmes, donc on s'en fiche. Pourtant ces problèmes en question sont sans commune mesure avec ceux du nucléaire ! Les conséquences de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles correspondent au bas mot à des centaines de milliers de morts (directes ou prématurées à cause de maladies) dans le monde chaque année, soit bien plus que le nucléaire civile depuis son origine.

C'est être responsable que d'assumer soit même la production de son énergie et les risques induits (sécurité des centrales et stockage des déchets nucléaires). Externaliser les risques à l'étranger, ou rendre peu visible les conséquences de la production de son énergie est par contre irresponsable (guerres du pétrole, dérèglement climatique, maladies respiratoires, ...)

De plus, l'approvisionnement en énergies fossiles va devenir de plus en plus hasardeux.

Un parti écologiste responsable devrait d'abord s'attaquer à l'arrêt des centrales thermiques à base d'énergies fossiles PUIS ensuite s'attaquer à l'arrêt du nucléaire.

Ne pas profiter de l'énergie nucléaire dans le contexte actuel est une erreur assez évidente, provoquée par une opinion publique soumise à un syndrôme "Not In My Back Yard" d'ampleur nationale.