L'Allemagne a officialisé sa sortie du nucléaire en 2022. Les 8 réacteurs sur 22 actuellement à l'arrêt pour vérification (depuis Fukushima) ne seront jamais remis en route.
Voilà quelques éléments de réflexion :
Le risque de pénurie d'énergie (en hiver) est réel:
- Depuis la fermeture des 8 réacteurs, l'Allemagne importe 3 000 mégawatts à l'heure du pic alors que d'habitude elle en exporte vers la France. Le risque de coupure cet hiver (s'il fait très froid) n'est pas à exclure...(jusqu'en France). On en reparlera à la saison froide.
L'Allemagne risque de voir le prix de son électricité augmenter alors qu'il est déjà relativement élevé.
- Le kWh facturé en Allemagne est aujourd’hui de 21,3 centimes d' euros, contre 16,7 centimes en moyenne en Europe et 10,5 centimes en France.
- le coût de l'électricité renouvelable, bien qu'en baisse, reste élevé.
- Le prix du gaz est en hausse sur le long terme.
- Il va falloir assumer le coût du démantèlement de centrales nucléaires qui n'ont pas eu le temps d'être amorties.
L'objectif de diminuer de 40% ses émissions de CO2 d'ici à 2020 par rapport à 1990 sera difficile (impossible?) à atteindre :
- L'Allemagne veut diminuer de 10% sa consommation d'électricité
- Jusqu'à aujourd'hui, en Allemagne (comme à peu près partout), la tendance à toujours été à l'augmentation de la consommation d'électricité
- L’Allemagne émet 10,6 kg de CO2 par habitant et par an (La France 6.7kg)
- Les énergies renouvelables, bien qu'en forte croissance, restent minoritaires : L'éolien représente actuellement 6% de l'électricité Allemande, le photovoltaïque 2%, la biomasse : 4,6%, l'hydroélectricité 4,2%
- Les énergies fossiles sont prépondérantes : le charbon 43%, le gaz naturel : 14%
- 22% d'énergie nucléaire doivent être compensés d'ici 2022 par les énergies renouvelables et fossiles (gaz / charbon)
- L'Allemagne produit plus de 100 millions de tonnes de lignite par an dans ses propres mines. Cette roche (une forme de charbon) est majoritairement brûlée pour produire de l'électricité (près de 30% de la consommation électrique allemande). La France n'a pas de lignite, ni de gaz (ou du moins, très peu), ce qui peut expliquer en partie une politique énergétique différente.